La vieille ville d’Edimbourg et le destin de l’Ecosse

Edimbourg porte les marques de l’histoire mouvementée de l’Ecosse et est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995.

Le château d'Edimbourg

Le château d’Edimbourg

Edimbourg est une ville située à l’embouchure de la Forth, sur la côte est de la Grande Bretagne. Capitale de l’Ecosse depuis le XVe siècle, la cité est partagée en trois parties distinctes: la vieille ville au sud, sur l’éperon volcanique de Castle Rock; la ville nouvelle au centre, aux constructions néoclassiques du XVIIIe siècle; enfin, le port de Leith au nord, rattaché à la ville en 1329.

Une colline escarpée devenue capitale

Castle Rock est occupé depuis le VIe siècle. La légende veut qu’un château y soit construit par le roi Edwin, au VIIIe siècle, mais l’histoire de la ville n’est réellement connue que lorsqu’elle devient résidence royale, dans la seconde moitié du XIe siècle. C’est à partir de ce moment-là que la ville commence à se développer jusqu’à atteindre près de 15 000 habitants à la fin du XIVe siècle.

La création de l’abbaye de Holyrood, en 1128, par David Ier (1124-1153) et celle du monastère des Frères Noirs, au XIIIe siècle, participent à cet essor et de nombreux marchands et artisans y prospèrent. Edimbourg devient rapidement une ville privilégiée.

Parallèlement, l’Écosse s’anglicise tout en s’opposant aux ambitions anglaises. Édouard Ier d’Angleterre annexe l’Écosse (1296), mais Wallace puis Robert Bruce s’opposent à cette conquête. En 1328, le traité de Northampton reconnaît l’indépendance de l’Écosse. L’année suivante, une charte royale de Robert Bruce relie le port de Leith à Edimbourg, permettant ainsi à la ville de jouer un rôle commercial important. La construction de la cathédrale Saint-Gilles, à partir de 1387, à l’emplacement de la cathédrale romane du XIIe siècle, affirme la puissance de la ville et de son évêque.

Parallèlement, la dynastie des Stuart, fondée en 1371, engage l’Écosse dans une alliance française contre l’Angleterre. Pendant la guerre d’Indépendance, Edimbourg se trouve en première ligne, en raison de sa situation proche du royaume d’Angleterre: la ville est prise tour à tour par les Anglais et les Ecossais. Vers 1452, Jacques II décide de transférer de Perth à Edimbourg la capitale politique et administrative de l’Ecosse. Depuis longtemps liée au destin de l’Ecosse, Edimbourg devient ainsi le cœur de cette Nation à l’histoire mouvementée.

Au cœur du destin de l’Ecosse

Au XVIe siècle, l’histoire de l’Ecosse et l’histoire d’Edimbourg sont irrémédiablement liées et particulièrement troublées en ces temps de guerre civile. Pendant deux siècles, Edimbourg est en perpétuel danger. En 1544, Henri VIII met à sac la jeune capitale qui, trois ans plus tard, subit à nouveau les assauts des Anglais.

A cette époque, la religion réformée est introduite en Ecosse et elle fait de nombreux adeptes dans l’aristocratie, principalement à Edimbourg ; la noblesse s’oppose à la royauté, restée catholique. En 1567, la reine Marie Stuart abdique en faveur de son fils Jacques VI, après de nombreux épisodes sanglants.

Le roi d’Ecosse, auquel revient la fondation de l’université d’Edimbourg en 1582, devient roi d’Angleterre à la mort d’Élisabeth Ière (1603), sous le nom de Jacques Ier. La noblesse écossaise le suit alors à Londres, provocant le déclin d’Edimbourg. Toutefois, l’union des couronnes n’entraîne pas immédiatement l’union des royaumes et l’opposition nationale écossaise continue, d’autant plus qu’Edimbourg redevient catholique sous Charles Ier. La ville est même le siège d’un évêché de 1633 à 1639 mais elle est reprise par les Anglais.

En 1640, Cromwell fait exécuter Charles Ier ; dix ans plus tard, il occupe la ville après la bataille de Dunbar. En 1707, l’Acte d’union des royaumes d’Angleterre et d’Écosse, signé à Edimbourg, donne naissance à la Grande-Bretagne. Les habitants d’Edimbourg sont mécontents et, en réaction à ce qu’ils considèrent comme une annexion, ils forment l’émeute de Porteous, en 1736.

Des murs porteurs d’histoire

Aujourd’hui, Edimbourg offre l’image d’une cité à la fois moderne et chargée d’un riche patrimoine. La ville, construite en lave volcanique, a un aspect austère mais sa richesse monumentale attire de nombreux touristes. Ainsi, le château, situé sur un promontoire rocheux, représente le cœur de la cité. Les bâtiments principaux datent généralement du XVIe siècle mais cette forteresse domine Edimbourg depuis le XIe siècle. En tant que château royal, il a toujours été au centre des événements qui ont jalonné l’histoire de la ville: une place-forte disputée pendant tout le Moyen Age, un lieu de pouvoir tout aussi disputé pendant le guerre civile.

Non loin de là, la cathédrale Saint-Gilles ajoute au prestige monumental d’Edimbourg. Elle domine la maison du parlement, datant du XVIIe siècle mais avec une façade du XIXe siècle. C’est le siège du parlement d’Ecosse jusqu’en 1707, puis elle devient Palais de Justice. Autre monument important, Holyrood Abbey est profondément remaniée au cours des siècles. De l’ancienne abbaye, il ne reste que l’église du XIIIe siècle.

Edimbourg est particulièrement riche en monuments du XVIIIe siècle, ce qui en fait une ville de style victorien typique, avec ses maisons néoclassiques aux façades rythmées et uniformes. Et en plus de sa grande richesse monumentale, la capitale écossaise possède de nombreux musées, témoignages de l’intense activité artistique et intellectuelle de la cité, principalement aux XVIIIe et XIXe siècles.

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